NOTES

 

Résumant l'Historia regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth, évêque de Saint-Asaph, François-Victor Hugo écrit: « Cette légende, en racontant l'invasion de la Grande-Bretagne par les hordes d'Hengist, dénonçait toutes les violences commises contre les Celtes par les envahisseurs germaniques; elle flétrissait les Saxons comme des pirates qui, à force de ruses et de trahisons, avaient dépouillé et asservi les légitimes possesseurs du sol. Grâce à ses révélations, les ducs de Normandie pouvaient se vanter d'avoir exercé de justes représailles en expulsant cette dynastie étrangère qui avait elle-même chassé l'antique dynastie nationale. [...] ils avaient relevé dans la Grande-Bretagne le trône abattu par le brigand Horsa, ce trône épique apporté d'Ilion dans une Troie nouvelle et où s'étaient successivement assis quatre-vingt-dix-neuf princes, depuis Brutus, petit-fils d'Énée, jusqu'à Cadwalla, le pieux pèlerin sacré par le pape Sergius. La couronne, que le Conquérant avait ramassée aux champs d'Hastings, n'était plus le morion barbare d'un chef scandinave, c'était le tortil splendide qu'avaient ceint d'âge en âge les têtes les plus vénérées d'une race héroïque, Uther Pendragon, Arthur, Guidérius, Arviragus, Cymbeline, Cassibelan, Mulmutius, Lear, Cordélia.» (ibid., p. 40.) Tous ces noms sont mêlés, de près ou de loin, à la légende arthurienne; Hugo y ajoute celui de Vortigerne.

Et il truffe cette liste des noms, historiques cette fois, de rois du Westsex ou des Saxons occidentaux entre 597 et 784: Cleolulphe (et non Ceolulphe), Cinigisil son successeur, Escuin, Cudred et Cynulphe (et non Cenulphe). Il les a trouvés sans doute, comme nous, dans un Art de vérifier les dates.